par vers a soi » 03 Sep 2004, 07:36
La fille aux longs cheveux auburns
C?était dans une vieille ville sur les rivages de la méditerranée,
Aux frontières de la côte d?azur et de la provence,
Une place où se vendait fruits et légumes en abondance.
J?étais jeune et amoureux de la fille du marché.
Une fille aux longs cheveux auburns, sûre de sa beauté,
Inaccessible, si superbe qu?elle était aimée de tous en silence.
Au milieu des étalages , elle se déplaçait avec légèreté et insouciance.
Jour et nuit adolescent , je rêvais de sa cambrure , de son décolleté.
Bien plus tard , devenu un homme et plus confiant je revenais,
Ayant perdu en magie ce que j?avais gagné en stature.
Le marché s?était réduit à quelques étalages et devantures,
Je n?entendais que les échos là où autrefois rires et palabres résonnaient.
Elle était là derrière son étal vendant ceci ou cela en toute simplicité,
Ses cheveux auburns coupé court avaient perdu en désinvolture.
Toujours jeune de visage, mais alourdie dans l?allure ,
Elle semblait plus petite et se montrait quelconque désormais.
La fille aux longs cheveux auburns qui m?avait tant fait fantasmer,
Je revenais pour lui montrer que j?étais digne d?intérêts , digne de son regard.
Celle qui avait mis le feu en moi ,embrasé ma mémoire,
Avait disparu , une autre avait pris sa place en ce jour de Juillet.
Si je ne l?avais pas vue , Ã presque la toucher,
J?aurais pu continuer à la désirer, à l?imaginer , à croire,
A ce rayonnement de magie , de sexe , de pouvoir.
Je ne pouvais rien faire sinon partir et garder ma liberté.
Sur cette place où il y avait tout ses souvenirs, je n?ai fait que m?éloigner,
Je ne pouvais rien faire c?était trop tard.
Or je me souvins qu?elle m?avait jeté un regard,
Sans me reconnaître , sans un sourire , sans sourciller.
Alors j?ai compris que tout ce qui m?avait encouragé, poussé,
Mes envies, mes désirs, ma jeunesse, mon adolescence n?étaient plus !
Je n?étais tout au long de ces années qu?un anonyme, un inconnu.
Je n?étais rien pour la marchande de fruits et n?avais jamais rien été?
Vers à soi